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Voiture électrique et froid : comment préserver l'autonomie en hiver ?

10 déc. 2025

Voiture électrique et froid : comment préserver l'autonomie de la batterie en hiver ?

Quand le thermomètre descend sous zéro, l'autonomie des voitures électriques baisse. L'ADAC (club automobile allemand) a mesuré une perte de 15 à 25 % autour du point de gel, et davantage par grand froid ou sur les trajets courts. Le club automobile norvégien NAF, qui organise chaque année le plus grand test d'autonomie hivernale au monde (El Prix), observe des écarts allant de 5 à 30 % selon les modèles.

Pas de quoi renoncer à l'électrique. Les Norvégiens roulent à 90 % en voiture électrique malgré des hivers à -20 °C. Avec quelques habitudes simples, la perte d'autonomie reste gérable au quotidien.

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Pourquoi le froid fait-il baisser l'autonomie ?

Les batteries n'aiment pas le froid

Les batteries lithium-ion fonctionnent grâce à des réactions chimiques. Quand la température baisse, ces réactions ralentissent. La batterie stocke et délivre moins d'énergie. Sa plage de fonctionnement idéale se situe entre 20 et 25 °C.

Lors du test El Prix 2025 du NAF norvégien, 24 véhicules ont été testés en conditions réelles entre -2 °C et -15 °C. Le Polestar 3 s'est distingué avec seulement 5 % de perte par rapport à son autonomie WLTP. À l'inverse, certains modèles comme le Peugeot e-3008 ont perdu plus de 30 % de leur autonomie annoncée.

Le chauffage, gros consommateur d'énergie

Sur un véhicule essence ou diesel, la chaleur du moteur thermique sert à chauffer l'habitacle. C'est « gratuit ». Sur une voiture électrique, le moteur ne produit presque pas de chaleur. Il faut donc puiser dans la batterie pour chauffer l'intérieur.

L'ADAC a mesuré que les voitures électriques consomment en moyenne 70 % d'énergie de plus en hiver qu'en été. L'essentiel de cette surconsommation vient du chauffage de l'habitacle et de la batterie. Un chauffage résistif classique tire entre 3 et 6 kW. Sur un trajet d'une heure, c'est 3 à 6 kWh en moins pour rouler.

Nos conseils pour limiter la perte d'autonomie

Préchauffer le véhicule pendant la recharge

La plupart des voitures électriques permettent de programmer le préchauffage via l'application mobile. Lancez-le 15 à 30 minutes avant de partir, pendant que le véhicule est encore branché sur la borne. L'énergie vient du réseau, pas de la batterie. Vous partez avec un habitacle chaud sans avoir touché à votre autonomie. L'ADAC recommande cette pratique pour réduire la perte d'autonomie.

Préférer les sièges et le volant chauffants

Chauffer tout l'habitacle demande beaucoup d'énergie. Les sièges chauffants et le volant chauffant, eux, consomment bien moins. Baissez le chauffage de quelques degrés, activez les sièges : la différence sur la consommation est nette. C'est l'un des conseils du NAF aux conducteurs norvégiens.

Rouler tranquille

Vitesse élevée et accélérations brusques font grimper la consommation, été comme hiver. Par temps froid, l'effet est amplifié. Levez le pied, anticipez les freinages et profitez du freinage régénératif pour récupérer de l'énergie. Le mode Eco, disponible sur la plupart des véhicules électriques, limite la puissance du moteur et optimise la gestion de l'énergie.

Garer le véhicule à l'abri

Une voiture qui passe la nuit dans un garage à 10 °C conserve de meilleures performances qu'un véhicule resté dehors par températures négatives. Un parking souterrain fait déjà la différence. L'ADAC note qu'en dessous de -15 °C, certains véhicules activent automatiquement le chauffage de la batterie, ce qui consomme de l'énergie même à l'arrêt.

Garder une marge de batterie

Par temps froid, mieux vaut ne pas laisser la batterie descendre trop bas. Cette marge permet au véhicule de chauffer la batterie au démarrage si nécessaire. Une batterie froide qui démarre à 5 % risque de perdre encore en capacité.

Vérifier la pression des pneus

Le froid fait baisser la pression des pneus (environ 0,1 bar par 10 °C de baisse). Des pneus sous-gonflés augmentent la résistance au roulement et donc la consommation. Un contrôle régulier en hiver permet de grappiller quelques kilomètres d'autonomie. Le poids des batteries rend les véhicules électriques plus sensibles à ce phénomène.

Pompe à chaleur : quel effet sur l'autonomie ?

La pompe à chaleur capte les calories présentes dans l'air extérieur (même par températures négatives) et les transfère dans l'habitacle. Son fonctionnement diffère du chauffage par résistance qui transforme directement l'électricité en chaleur.

Une pompe à chaleur peut générer 3 à 4 unités de chaleur pour chaque unité d'électricité consommée. En conditions réelles, elle consomme environ trois fois moins qu'un chauffage résistif pour le même confort. Sur les longs trajets hivernaux, elle limite nettement la perte d'autonomie.

Bémol : en dessous de -10 °C, son efficacité diminue. Au démarrage, elle met quelques minutes à atteindre son régime optimal. Pour les courts trajets par grand froid, le gain reste limité. Elle équipe de série pas mal de voitures électriques récentes (Tesla Model Y, Renault Mégane E-Tech, Volkswagen ID.3, Peugeot e-308…) ou est proposée en option.

Recharger en hiver : ce qui change

Le froid rallonge les temps de recharge. Une batterie froide accepte moins de puissance pour se protéger. Sur une borne rapide, la puissance peut être bridée tant que la batterie n'a pas atteint sa température de fonctionnement. Tesla, BMW et Hyundai proposent un préconditionnement automatique : quand vous programmez un trajet vers une borne rapide, le véhicule chauffe la batterie en route.

Pour recharger plus vite en hiver : branchez le véhicule juste après avoir roulé, quand la batterie est encore chaude. C'est là qu'elle accepte le mieux la puissance. Sur les stations de recharge rapide Electra, vous récupérez ainsi un maximum de kilomètres en un minimum de temps.

À domicile, pas de souci : la recharge lente (7 kW) chauffe doucement la batterie et le temps supplémentaire reste marginal. Pour les trajets réguliers nécessitant des recharges sur bornes rapides, l'abonnement Electra+ fait passer le tarif de 0,49 €/kWh à 0,29 €/kWh (formule Boost à 9,99 €/mois).

Et en cas d'embouteillage ?

L'ADAC a testé deux voitures électriques (Renault Zoe et VW e-Up) bloquées toute une nuit par -9 à -14 °C avec le chauffage à 22 °C. Résultat : après 12 heures, il restait encore 30 % de batterie sur la Zoe et 20 % sur la e-Up. De quoi tenir 15 à 17 heures au total. En cas de bouchon hivernal, pas de risque de tomber en panne rapidement.

Ce que la voiture électrique fait bien en hiver

Le froid a un effet sur l'autonomie, mais les voitures électriques ont aussi des atouts par temps hivernal. Le moteur électrique délivre son couple instantanément, ce qui facilite les démarrages sur route glissante. Le poids des batteries, réparti au niveau du plancher, abaisse le centre de gravité et stabilise le véhicule.

Pas de problème de démarrage à froid comme sur un diesel. Le moteur fonctionne immédiatement, sans à-coups. Et l'habitacle peut être préchauffé à distance avant même de monter dans le véhicule.

Ce qu’il faut retenir

Une voiture électrique perd de l'autonomie en hiver : 15 à 25 % autour de 0 °C selon l'ADAC, parfois plus par grand froid ou sur trajets courts. Avec les bons réflexes (préchauffage pendant la recharge, sièges chauffants, conduite souple), l'effet reste gérable au quotidien. Les véhicules récents sont mieux équipés pour affronter le froid, avec des pompes à chaleur et des systèmes de gestion thermique performants. L'ADAC conclut : les voitures électriques sont adaptées à l'hiver.

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Rédigé par Nicolas, expert mobilité Electra

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