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Voitures électriques : les ventes 2025 déçoivent mais la R5 surprend

27 août 2025

Silver electric car charging at a blue Electra station under a clear sky, with trees and a "Libre" sign in the background.

Ventes voitures électriques 2025 : la France freine, la Renault 5 s'envole

Le secteur automobile électrique hexagonal marque le pas. Avec 148 612 immatriculations au premier semestre 2025, les livraisons reculent de 6,4% par rapport à 2024. Un paradoxe alors que la Renault 5 E-Tech cartonne avec 15 752 exemplaires écoulés et que la part des électriques atteint 21,3% en juin. Entre attentisme des consommateurs et bouleversement du classement des best-sellers, décryptage d'un secteur en pleine mutation.

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148 612 véhicules électriques immatriculés : l'Hexagone dans le rouge

Les chiffres sont tombés et ils font mal. Le premier semestre 2025 se solde par un recul de 6,4% des immatriculations de voitures électriques dans l'Hexagone, selon les données NGC-Data et AAA Data. Plus inquiétant encore, le mois de mai a vu les livraisons plonger de 19% par rapport à mai 2024. Un véritable coup de frein pour un segment qui semblait lancé sur une trajectoire ascendante.

Pourtant, tout n'est pas noir dans ce tableau. En juin, 43 994 véhicules électriques et hybrides rechargeables ont trouvé preneur, représentant une part de 21,3%. Un niveau qui reste historiquement élevé et qui montre que l'électrification continue de séduire, malgré un contexte difficile.

L'Avere-France, par la voix de son délégué général Clément Molizon, analyse cette situation comme une phase d'attentisme liée au dispositif de leasing social. Les acheteurs potentiels patientent jusqu'en septembre pour profiter de ce programme, créant un report d'achat plutôt qu'un désintérêt pour l'électrique.

Cette analyse se vérifie dans les statistiques mensuelles. Après un début d'année relativement stable avec des baisses contenues entre 5 et 8%, le décrochage de mai (-19%) correspond exactement à l'annonce du retour du leasing social pour la rentrée. Les particuliers, qui représentent 60% du secteur, ont massivement reporté leur décision d'achat.

Le top 10 des véhicules électriques : Renault écrase la concurrence

La surprise vient du classement des meilleures immatriculations. La nouvelle Renault 5 E-Tech, lancée fin 2024, s'impose déjà comme la reine incontestée du segment national avec 15 752 unités écoulées. Un démarrage canon pour cette citadine néo-rétro proposée à partir de 24 990 €.

Derrière, Citroën réalise un joli coup avec sa ë-C3 qui grimpe à la deuxième place avec 9 473 exemplaires, soit une progression spectaculaire de 156% par rapport à 2024. La recette du succès ? Un tarif d'attaque à 23 300 € et une fabrication européenne qui lui permet de bénéficier du bonus écologique maximal.

Tesla, longtemps intouchable sur le podium, dégringole. La Model Y conserve la troisième place avec 8 886 livraisons mais accuse un recul de 22%. Plus brutal encore, la Model 3 chute à la septième position avec 4 892 unités immatriculées, en baisse de 28%. L'effet nouveauté s'estompe et la concurrence tricolore reprend du terrain.

Le classement complet qui bouleverse les codes

Rang

Véhicule

Immatriculations H1 2025

Évolution

Tarif de base

1

Renault 5 E-Tech

15 752

Nouveau

24 990€

2

Citroën ë-C3

9 473

+156%

23 300€

3

Tesla Model Y

8 886

-22%

42 990€

4

Renault Scénic E-Tech

7 995

Nouveau

41 990€

5

Peugeot e-208

5 788

-18%

33 100€

6

Fiat 500e

5 234

-31%

28 900€

7

Tesla Model 3

4 892

-28%

39 990€

8

Renault Megane E-Tech

4 651

-15%

39 500€

9

Volkswagen ID.3

4 223

-12%

37 990€

10

BMW iX1

3 987

+8%

52 950€

Au-delà du top 10, d'autres références méritent attention. Le nouveau Peugeot e-3008 fait une entrée remarquée avec 3 745 unités. Les SUV familiaux ont clairement la cote, comme le confirme le succès du Renault Scénic E-Tech et ses 7 995 exemplaires immatriculés.

À l'inverse, certaines références s'effondrent littéralement. La Dacia Spring, pourtant positionnée comme l'électrique la plus accessible, dévisse de 42% avec seulement 3 156 immatriculations. La MG4 chinoise plonge de 35%, victime du nouveau système d'éco-score qui favorise les productions européennes.

Pourquoi ce coup de frein sur l'électrification automobile ?

Le leasing social paralyse les achats des particuliers

L'explication principale de ce recul tient en deux mots : leasing social. Après le succès retentissant de 2024 où 50 000 dossiers ont été traités en quelques semaines, les consommateurs ont bien compris l'intérêt du dispositif. Pourquoi acheter aujourd'hui quand on peut louer à partir de 100 € par mois sans apport en septembre ?

Cet attentisme touche particulièrement les ménages modestes et les classes moyennes, cibles prioritaires du dispositif. Les concessionnaires constatent que les clients s'informent, essaient les véhicules, mais reportent systématiquement leur décision à la rentrée pour bénéficier du leasing social.

Le gouvernement se retrouve pris à son propre piège. En annonçant trop tôt le retour du leasing social, il a involontairement gelé une partie du secteur pendant six mois.

L'éco-score rebat les cartes du bonus écologique

Depuis juillet 2025, le système d'aide a profondément évolué. Exit le bonus écologique traditionnel, place aux Certificats d'Économie d'Énergie (CEE) avec un éco-score qui privilégie clairement les productions domestiques et européennes. Les montants varient de 3 100 à 4 240 € selon les revenus, mais surtout, certaines références sont désormais exclues du dispositif.

Cette nouvelle donne explique en grande partie les mouvements dans le classement. Les Renault 5 et Citroën ë-C3, fabriquées en Europe, bénéficient du bonus maximal. À l'inverse, la Dacia Spring assemblée au Maroc et en Chine, ou la MG4 100% chinoise, perdent cet avantage crucial. Résultat : leurs immatriculations s'effondrent respectivement de 42 % et 35 %.

Les constructeurs hexagonaux ont parfaitement anticipé ce virage. Renault produit sa R5 à Douai, le Scénic sort des chaînes de Douai également. Stellantis fabrique la ë-C3 en Slovaquie et la e-208 dans la même usine. Un made in Europe qui paie cash.

Une conjoncture économique peu favorable

Au-delà de ces facteurs spécifiques, le contexte économique général pèse lourd. L'inflation sur l'automobile atteint 4,2 % cette année. Les taux d'intérêt pour un crédit auto tournent autour de 4,5 %, rendant le financement plus coûteux. Le tarif moyen d'une voiture électrique neuve reste élevé à 38 500 €, malgré l'arrivée de versions plus accessibles.

Les professionnels, qui représentent habituellement 40 % des achats de véhicules électriques, serrent également les cordons de la bourse. Face à l'incertitude économique et aux changements réglementaires constants sur les Zones à Faibles Émissions (ZFE), les entreprises reportent leurs investissements dans l'électrification. Les immatriculations de flottes ont chuté de 18 % au premier semestre.

Le paradoxe du premium : pourquoi BMW progresse quand Tesla chute

Contre toute attente, le segment premium résiste mieux que l'entrée de gamme. Le BMW iX1 affiche même une progression de 8% avec près de 4 000 unités immatriculées. Comment expliquer ce paradoxe alors que le secteur global recule ?

D'abord, la clientèle premium ne dépend pas des aides gouvernementales pour passer à l'acte. Un acheteur de BMW ou d'Audi ne calcule pas (ou peu) son budget en fonction du bonus écologique. Cette indépendance financière immunise ces constructeurs contre les changements réglementaires.

Ensuite, la valeur résiduelle de ces véhicules reste mieux préservée. Un SUV premium électrique ne perd que 15% de sa valeur après un an, contre 25 % pour une citadine électrique d'entrée de gamme. Un argument qui rassure les acheteurs fortunés et les entreprises qui pensent revente.

Tesla fait exception dans ce tableau. Malgré son positionnement premium, le constructeur américain souffre. Plusieurs facteurs l'expliquent : la concurrence accrue des marques traditionnelles, des tarifs en hausse constante, et surtout une image ternie par les frasques de son patron Elon Musk. Les acheteurs hexagonaux se tournent vers des alternatives plus consensuelles.

Le rôle primordial de l'infrastructure de recharge dans la confiance des acheteurs

Un élément positif ressort malgré la morosité des chiffres : le réseau de recharge continue de se densifier. L'Hexagone compte désormais 118 000 points de charge publics, avec un objectif de 150 000 fin 2025. Cette infrastructure rassure les acheteurs potentiels et lève progressivement le frein de l'autonomie.

Les temps de recharge ont considérablement diminué. Sur une station de recharge rapide, 20 minutes suffisent pour récupérer 80% de batterie sur les versions récentes comme la Renault 5 E-Tech ou le Peugeot e-3008. Les constructeurs ont aussi fait des progrès notables sur la consommation : la moyenne est passée de 17 kWh/100 km en 2024 à 15,8 kWh/100 km sur les nouveaux véhicules 2025.

Ces améliorations techniques, combinées à des tarifs de recharge de plus en plus compétitifs, renforcent l'attractivité de l'électrification malgré le contexte difficile. Les innovations se multiplient : charge bidirectionnelle V2G permettant de revendre son électricité au réseau, batteries nouvelle génération plus endurantes, systèmes de préconditionnement intelligents qui optimisent l'autonomie en hiver.

Le secteur peut-il rebondir fin 2025 ?

Septembre, le mois de tous les espoirs

Tous les regards se tournent vers septembre et le retour du leasing social. Avec 50 000 véhicules prévus et des mensualités annoncées entre 100 et 150€ sans apport, le dispositif devrait créer un appel d'air massif. Les constructeurs tricolores sont sur les starting-blocks : la Renault 5 E-Tech, la Citroën ë-C3 et la future Fiat Grande Panda seront les stars du programme.

Les professionnels du secteur tablent sur un effet de rattrapage important au quatrième trimestre. On pourrait voir 15 000 à 20 000 immatriculations supplémentaires sur les trois derniers mois de l'année, de quoi permettre au segment de limiter la casse sur l'ensemble de l'exercice.

L'offensive des véhicules accessibles

Le second semestre verra aussi débarquer une nouvelle génération de voitures électriques plus abordables. La Renault 4 E-Tech, attendue sous les 30 000 €, pourrait créer la surprise. Volkswagen promet son ID.2 sous la barre des 25 000 €, même si son arrivée pourrait glisser à 2026. Fiat mise sur sa Grande Panda électrique pour concurrencer la Dacia Spring sur le segment low-cost.

Cette démocratisation par l'offre était attendue depuis longtemps. Si les constructeurs tiennent leurs promesses tarifaires, le segment pourrait enfin décoller auprès du grand public. L'autonomie n'est plus un frein avec des véhicules dépassant régulièrement les 400 km WLTP. Il ne manque plus que des tarifs attractifs pour convaincre les derniers sceptiques.

2026 : l'année du rebond espéré

L'Avere-France reste optimiste pour 2026 avec une prévision de croissance de 25 %. Plusieurs facteurs pourraient effectivement relancer la machine. D'abord, l'extension des ZFE dans douze nouvelles agglomérations va contraindre des millions d'automobilistes à repenser leur mobilité. Les véhicules thermiques les plus anciens seront progressivement interdits de circulation dans ces zones.

Ensuite, les coûts des batteries continuent de baisser. Une réduction de 8 % est attendue en 2026, ce qui devrait mécaniquement faire baisser les tarifs des véhicules électriques. Le rapport autonomie/prix ne cesse de s'améliorer, rendant l'électrification de plus en plus compétitive face au thermique.

Enfin, la stabilisation du cadre réglementaire après deux années de changements incessants devrait redonner de la visibilité aux acheteurs. Les entreprises, échaudées par les modifications constantes des règles du jeu, pourraient reprendre leurs investissements dans l'électrification de leurs flottes.

Le développement continu de l'infrastructure accompagne cette transition. Avec 150 000 points de charge publics fin 2025 et un maillage de plus en plus dense de stations ultra-rapides, le territoire dispose des atouts pour accompagner la croissance du parc électrique. Les solutions de recharge deviennent plus accessibles et plus pratiques, levant les dernières réticences.

Un secteur en mutation plus qu'en crise

Les immatriculations de voitures électriques dans l'Hexagone traversent une zone de turbulences cette année, mais les fondamentaux restent solides. Le recul de 6,4 % au premier semestre s'explique davantage par des facteurs conjoncturels - attentisme lié au leasing social, changement du système d'aides, contexte économique tendu - que par un désintérêt pour l'électrification.

Le territoire reste le deuxième en Europe derrière l'Allemagne avec un parc qui dépasse désormais 1,5 million de véhicules électriques en circulation. La part de 21,3 % atteinte en juin prouve que l'électrification continue sa progression dans le mix automobile national.

Le succès de la Renault 5 E-Tech montre qu'avec le bon produit au bon tarif, les acheteurs sont prêts à franchir le pas. Le rebond attendu fin 2025 avec le retour du leasing social et l'arrivée de véhicules plus accessibles devrait confirmer cette tendance. La route vers l'objectif de 100 % d'immatriculations électriques en 2035 reste longue, mais la direction ne fait plus débat.

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Rédigé par Nicolas - Expert mobilité électrique chez Electra

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